Page d'accueil > Porte-parole du MAE
Conférence de presse du 19 juillet 2021 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian
2021/07/19

The Paper : Le 17 juillet, le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi a visité la Syrie. Pourriez-vous présenter les informations concernées ? Quels sont les acquis de cette visite ?

Zhao Lijian : La Syrie est la première étape de la visite au Moyen-Orient du Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi. Lors de sa visite, M. Wang a rencontré le Président syrien Bachar al-Assad, et s'est entretenu avec son homologue syrien Faisal Mekdad, ensemble avec qui il a assisté à la cérémonie de signature de documents de coopération bilatérale.

Comme l'a indiqué le Conseiller d'État Wang Yi, la Chine soutient fermement la Syrie dans la sauvegarde de sa souveraineté, de son intégrité territoriale et de sa dignité nationale, s'oppose à toute tentative d'imposer un changement de régime en Syrie, soutient inébranlablement la Syrie dans l'exploration d'une voie de développement adaptée à ses conditions nationales, et se tient fermement au côté du peuple syrien. La Chine est d'avis que pour régler intégralement la question syrienne, la clé réside dans la mise en œuvre du principe d'un « processus conduit et pris en charge par les Syriens » établi par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, laquelle permettra de conjuguer les efforts de différentes parties pour promouvoir efficacement la résolution globale de la question syrienne. Pour y arriver, la Chine a avancé une proposition en quatre points : premièrement, respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie et laisser le peuple syrien déterminer indépendamment le destin et le futur du pays. Deuxièmement, donner la priorité au bien-être du peuple et accélérer la reconstruction, et lever immédiatement toutes les sanctions unilatérales et le blocus économique à l'encontre de la Syrie. Troisièmement, lutter effectivement contre le terrorisme et rejeter le « deux poids deux mesures », et s'opposer à la manipulation de la division nationale au nom de la lutte antiterroriste. Quatrièmement, adhérer à la direction de la résolution politique marquée par l'inclusion et la réconciliation et remédier aux divergences de différentes parties par le dialogue et les consultations.

Au cours des 65 dernières années depuis l'établissement des relations diplomatiques Chine-Syrie, l'amitié entre les deux pays s'est raffermie et s'avérait durable après avoir résisté à l'épreuve des aléas internationaux et régionaux. Les deux parties se sont toujours fait confiance et soutien mutuels, ce qui leur a permis de défendre les droits et intérêts légitimes des deux pays, et de préserver l'équité et la justice internationales. En envisageant l'avenir, la Chine continuera de renforcer la coopération avec la Syrie dans des domaines tels que la lutte antiépidémique, la lutte antiterroriste, l'agriculture, l'économie et le commerce, et l'Initiative « la Ceinture et la Route », et est prête à suivre la direction stratégique fixée par les deux Chefs d'État, à faire valoir l'amitié traditionnelle et à promouvoir la coopération mutuellement bénéfique au profit des deux peuples.

Agence de presse Xinhua : Selon des reportages, le gouvernement cubain a organisé un rassemblement de masse à La Havane le 17 juillet pour sauvegarder la révolution et défendre le socialisme. Le Premier Secrétaire du Comité central du Parti communiste cubain et Président de Cuba Miguel Diaz-Canel y a donné un discours important, appelant toute la nation à s'unir contre les ingérences extérieures, à défendre les acquis de la révolution et à condamner le blocus américain contre Cuba. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : La Chine estime toujours que le droit de chaque pays de choisir indépendamment son système social et sa voie de développement doit être respecté. La Chine soutient fermement Cuba dans l'exploration d'une voie de développement adaptée à ses conditions nationales, s'oppose résolument à l'ingérence des forces extérieures dans les affaires intérieures de Cuba, soutient inébranlablement Cuba dans sa lutte contre la pandémie de COVID-19, dans l'amélioration du bien-être du peuple et dans le maintien de la stabilité, et reste déterminée à approfondir les relations amicales sino-cubaines.

La Chine préconise toujours le maintien de l'ordre international fondé sur le droit international, la sauvegarde de l'équité et de la justice internationales et s'oppose aux sanctions unilatérales contre d'autres pays par des moyens militaires, politiques, économiques ou autres. Selon les statistiques cubaines, au cours des 60 dernières années, le blocus américain a causé à Cuba des pertes cumulées de plus de 144,1 milliards de dollars américains. L'Assemblée générale des Nations Unies a récemment adopté pour la 29e fois à une écrasante majorité la résolution intitulée « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis d'Amérique », ce qui reflète l'opinion générale de la communauté internationale. Nous exhortons les États-Unis à lever immédiatement et complètement le blocus contre Cuba et espérons qu'ils amélioreront leurs relations avec Cuba conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et aux normes fondamentales régissant les relations internationales. Cela est dans l'intérêt commun des peuples des deux pays, et est également favorable à la paix et à la stabilité dans l'ensemble de l'Amérique.

Beijing Daily : Le Premier Ministre australien Scott Morrison a déclaré lors de la réunion informelle des dirigeants de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) tenue le 16 juillet que pour parvenir à une reprise économique, il était nécessaire de respecter l'État de droit, de maintenir la paix et la stabilité régionales, de se conformer à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, de respecter les droits de l'homme et de veiller à ce qu'aucun pays ne soit soumis à la coercition économique d'autrui. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : L'APEC est une enceinte pour discuter de la coopération économique dans la région Asie-Pacifique. Le thème de cette réunion est de coopérer pour répondre à la COVID-19 et accélérer la reprise économique. L'introduction des sujets qui ne sont pas liés au thème de la réunion est évidemment digressive et va à l'encontre de l'esprit de promotion de l'intégration économique régionale, de l'ouverture et de la coopération que défend toujours l'APEC. Nous espérons que certaines économies pourront prendre en compte les intérêts communs de la région Asie-Pacifique, participer à la coopération de l'APEC avec une attitude constructive et apporter une contribution positive pour relever les défis posés par la pandémie de COVID-19 et promouvoir la prospérité et le développement dans la région.

En ce qui concerne les questions maritimes, les questions de droits de l'homme et la soi-disant « coercition économique », j'ai déjà présenté la position de la Chine à plusieurs reprises. Certains pays doivent réfléchir sur eux-mêmes plutôt que d'être des géants en paroles et des petits en actes.

CCTV : Une autre question sur l'APEC. Lors de la récente réunion informelle des dirigeants de l'APEC, certains membres de l'APEC, dont les États-Unis, le Japon et l'Australie, ont prêché le concept dit l'« Indo-Pacifique ». Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Comme son nom l'indique, l'APEC est une occasion pour discuter de la coopération économique dans la région Asie-Pacifique. À l'heure actuelle, il existe de nombreux problèmes dans cette région qui doivent être résolus par la coopération de tous. Toutes les parties doivent se concentrer sur la résolution des problèmes plutôt que de jouer sur les mots, et s'attacher effectivement à l'esprit d'ouverture et d'inclusion plutôt que de créer de « petits clans » ciblant une tierce partie en regroupant des alliés pour des gains géopolitiques. La Chine est disposée à travailler avec toutes les parties concernées pour défendre le concept de la communauté d'avenir partagé pour l'Asie-Pacifique, adhérer à la bonne direction de la coopération, faire de l'Asie-Pacifique une grande scène pour la coopération mutuellement bénéfique, et déployer des efforts inlassables pour le bien-être des peuples de la région.

Reuters : L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a proposé que la deuxième phase de l'enquête soit menée en Chine pour le traçage de la COVID-19, disant que celle-ci devrait inclure tous les laboratoires et marchés de Wuhan. Elle a appelé les départements chinois concernés à la transparence. La partie chinoise autorisera-t-elle la deuxième phase de l'enquête ? Si oui, existe-t-il un calendrier ? Tous les laboratoires concernés seront-ils ouverts ?

Zhao Lijian : Le plan de travail sur l'étude de la deuxième phase sur le virus proposé par le Secrétariat de l'OMS est en contradiction avec la position de la Chine et de nombreux autres pays sur cette question. Lors de la réunion d'information des États membres de l'OMS du 16 juillet, la Chine et de nombreux autres pays ont déjà exprimé leurs propositions et opinions sur cette question. Je voudrais ici souligner les points suivants :

Premièrement, une résolution de la 73e Assemblée mondiale de la Santé a clairement demandé au Directeur général de l'OMS de continuer de travailler en étroite collaboration avec les États membres pour identifier la source zoonotique du virus et sa voie de transmission à la population humaine. La prochaine phase du traçage de l'origine du virus doit être conforme à cette demande et être dirigée par les États membres. Nous espérons que l'OMS mènera une communication et des consultations amples avec les États membres, écoutera et prendra en compte largement les avis et les conseils de toutes les parties et veillera à ce que le processus d'élaboration du plan de travail soit ouvert et transparent.

Deuxièmement, en janvier dernier, une mission conjointe formée par des experts internationaux de l'OMS et des experts chinois a mené des études conjointes pendant 28 jours en Chine. Le 30 mars, l'OMS a officiellement publié le rapport d'études conjointes, qui aboutit à des conclusions claires et formule des recommandations scientifiques pour la prochaine phase de l'étude mondiale sur l'origine du virus. Il a conclu que la fuite d'un laboratoire était extrêmement improbable, et a recommandé de continuer de chercher les autres premiers cas éventuels à une échelle mondiale plus large, ainsi que de mieux comprendre le rôle des chaînes du froid et des aliments surgelés dans la transmission du virus. Les conclusions et recommandations de ce rapport doivent être respectées et maintenues, et pleinement traduites dans la prochaine phase du traçage. Ce point a également été souligné dans une lettre récemment envoyée par 54 pays au Directeur général de l'OMS.

Finalement, le traçage de l'origine du virus est une question scientifique sérieuse, qui doit être mené par les scientifiques du monde entier en coopération. Nous sommes préoccupés par la pratique actuelle de certains pays visant à politiser la question du traçage. Nous espérons que l'OMS, en adhérant à l'esprit scientifique, professionnel et objectif, collaborera avec la communauté internationale pour défendre conjointement la nature scientifique et sérieuse de l'étude sur l'origine du virus, résister ensemble au contre-courant de la politisation de la question du traçage, et préserver conjointement un bon climat pour la coopération mondiale dans la lutte contre la pandémie.

HRTN : Le 18 juillet, le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi a effectué une visite officielle en Égypte. Pourriez-vous présenter les informations concernées ?

Zhao Lijian : Lors de sa visite en Égypte, le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi a rencontré le Président Abdel-Fattah al-Sissi, et s'est entretenu avec son homologue égyptien Sameh Choukry. Les deux Ministres des Affaires étrangères ont signé un accord sur la création du Comité de coopération intergouvernementale sino-égyptien et assisté à une cérémonie virtuelle marquant la production conjointe d'un million de doses de vaccins contre la COVID-19 dans le cadre d'un projet de coopération sino-égyptienne.

M. Wang a dit que la Chine soutenait fermement la partie égyptienne dans l'exploration d'une voie de développement adaptée à ses conditions nationales, entendait renforcer la synergie entre l'Initiative « la Ceinture et la Route » et la « Vision 2030 » de l'Égypte. La Chine soutient la production locale des vaccins en Égypte et travaille avec le pays pour renforcer la synergie des stratégies de développement, et élargir la coopération dans des domaines tels que les capacités de production, les infrastructures, les nouvelles énergies, l'aérospatiale, et les technologies de pointe, de manière à créer de nouvelles perspectives de la coopération mutuellement bénéfique entre les deux pays. La Chine espère conjuguer ses efforts avec l'Égypte pour mettre en œuvre le consensus important atteint par les deux Chefs d'État, porter les relations sino-égyptiennes à un nouveau palier en saisissant l'occasion du 65e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, s'efforcer de créer une communauté d'avenir partagé sino-égyptienne et faire des relations bilatérales un modèle de la communauté d'avenir partagé sino-arabe et de la communauté d'avenir partagé sino-africain.

La partie égyptienne a déclaré qu'elle s'opposait fermement à l'ingérence des forces extérieures dans les affaires intérieures de la Chine en instrumentalisant les questions liées à Hong Kong, au Xinjiang, à Taiwan et au Tibet, remerciait la Chine d'avoir aidé l'Égypte à produire des vaccins anti-COVID-19, soutenait la position de la Chine sur le traçage du virus et était prête à renforcer la coopération avec la Chine dans des domaines tels que l'économie et le commerce, l'industrie, la science et la technologie dans le cadre de l'Initiative « la Ceinture et la Route » et à élargir les échanges humains et culturels.

Le Conseiller d'État Wang Yi a procédé à un échange de vues approfondi avec son homologue égyptien Sameh Choukry sur la question palestinienne.

M. Wang a avancé trois propositions pour mettre en œuvre la « solution à deux États ». Premièrement, il faut renforcer l'autorité de l'Autorité nationale palestinienne et l'autoriser à exercer des fonctions souveraines nationales dans les domaines de la sécurité, de la finance et dans d'autres domaines, afin d'exercer un contrôle effectif sur les territoires palestiniens autonomes et occupés. Deuxièmement, il faut soutenir toutes les parties de la Palestine dans le renforcement de la solidarité pour réaliser la réconciliation interne par des consultations et des dialogues, et former une position unifiée de négociation pour résoudre la question palestinienne. Troisièmement, il faut encourager la Palestine et Israël à reprendre les pourparlers de paix sur la base de la « solution à deux États ». La Chine appelle à tenir une conférence de paix internationale dirigée par l'ONU avec la participation des membres permanents du Conseil de Sécurité et des parties prenantes au processus de paix au Moyen-Orient.

L'Égypte a exprimé son accord avec les propositions avancées par la Chine. La Chine et l'Égypte sont convenues de faire don de 500 000 de doses de vaccin anti-COVID-19 aux Palestiniens de la bande de Gaza pour répondre aux besoins urgents des populations locales.

Lors de sa visite en Égypte, M. Wang a également rencontré le Secrétaire général de la Ligue des États arabes (LEA) Ahmed Aboul Gheit et échangé des points de vue de façon approfondie avec lui sur les relations sino-arabes ainsi que les questions régionales et internationales. Les deux parties ont publié une déclaration conjointe, soulignant qu'elles renforceraient la coopération sino-arabe à long terme, se prépareraient au premier sommet sino-arabe et s'efforceraient d'établir une communauté d'avenir partagé sino-arabe. Elles y ont souligné l'adhésion au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures, le respect du multilatéralisme, l'opposition à la politisation de la question des droits de l'homme et à l'unilatéralisme, et la promotion de l'établissement d'un nouveau type de relations internationales. Les deux parties ont également souligné l'importance de régler la question palestinienne de façon juste, intégrale et durable sur la base de la « solution à deux États », et leur soutien à tous les efforts visant à prévenir la prolifération des armes nucléaires et des autres armes de destruction massive, et préconisé le renforcement des efforts de lutte antiterroriste et l'éradication des sources du terrorisme.

Reuters : En ce qui concerne la deuxième phase du traçage de la COVID-19, vous avez dit tout à l'heure que la position de la partie chinoise était en contradiction avec celle de l'OMS. Voulez-vous dire par là que la partie chinoise n'est pas d'accord avec une étude de deuxième phase menée en Chine et pense qu'elle doit être menée ailleurs, ou bien voulez-vous dire que la partie chinoise autorisera une certaine forme d'étude de deuxième phase en Chine ?

Zhao Lijian : J'ai déjà expliqué la position concernée de la Chine. En ce qui concerne la proposition de l'OMS pour une deuxième phase du traçage du virus, les experts chinois concernés sont en train de l'étudier attentivement.

Bloomberg : La Secrétaire au Trésor des États-Unis Janet Yellen a exprimé ses doutes sur la valeur de la conclusion d'un accord commercial entre les États-Unis et la Chine, et elle a affirmé que cet accord ne pourrait pas résoudre les problèmes profondément ancrés entre les deux pays. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ? La deuxième question, pouvez-vous confirmer si la Sous-Secrétaire d'État américaine Wendy Sherman viendra visiter la Chine cette semaine ?

Zhao Lijian : En ce qui concerne la première question que vous avez posée, les relations économiques et commerciales sino-américaines sont par nature mutuellement bénéfique et gagnant-gagnant, une guerre commerciale n'entraînera qu'une situation perdant-perdant. Nous espérons que la partie américaine prendra conscience du courant de l'époque, répondra à l'opinion publique dans son pays, travaillera avec la partie chinoise dans un esprit de respect mutuel et de consultations d'égal à égal, pour traiter adéquatement les problèmes dans les relations économiques et commerciales entre les deux pays, et promouvoir un développement sain et régulier des relations économiques et commerciales sino-américaines.

En ce qui concerne votre deuxième question, je n'ai aucune information à publier pour le moment.

China Daily : Récemment, Cori Bush, membre du Congrès américain et activiste afro-américaine, a dit, à l'occasion du Jour de l'Indépendance des États-Unis, que la liberté américaine représentée par cette journée (le Jour de l'Indépendance des États-Unis) était réservée aux Blancs. Selon elle, la terre américaine a été volée aux peuples autochtones et les noirs n'ont pas encore gagné leur liberté jusqu'à présent. En réponse, l'animateur de Fox News Jesse Watters a dit : « La terre n'a pas été volée, mais combattue sur le champ de bataille. Nous avons gagné cette guerre, et bien qu'elle ait été brutale, il est impossible pour nous de rendre la terre aux autochtones. » Les commentaires de Watters ont suscité de nombreuses critiques de la société américaine, les groupes autochtones et les Afro-Américains ont critiqué que ces propos reflétaient une perception sinistre depuis longtemps présente dans la société américaine, à savoir « référence flagrante et scandaleuse à l'histoire du pillage du pays ». Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : La vie des peuples autochtones compte, tout comme la vie des Noirs. La situation que vous avez évoquée reflète un fait de fond dans la société américaine : l'identité ethnique et culturelle des peuples autochtones est encore systématiquement effacée aux États-Unis. Les autochtones deviennent progressivement une « communauté invisible » et une « race en voie de disparition » aux États-Unis.

L'histoire du développement des États-Unis représente l'histoire du sang et des larmes des peuples autochtones. Par le biais de politiques telles que la conquête de l'Ouest, les États-Unis ont eu recours à la menace et à la corruption pour signer des accords aux conditions inégales de transfert de terres avec les peuples autochtones, ont promulgué des décrets pour forcer les autochtones à se déplacer, ou utilisé directement la violence pour les massacrer et les expulser. Par divers moyens scandaleux, l'administration américaine a pris aux autochtones quelque six millions de kilomètres carrés de terres, soit environ deux tiers du territoire américain. À ce jour, on ne retrouve aucune trace des foyers originels autochtones dans la vaste étendue des États-Unis. Il ne reste que quelques « réserves indiennes » éparpillées qui témoignent de l'expérience misérable de la discrimination et de la marginalisation qu'ils avaient vécue.

Certains activistes autochtones américains ont dit sans ambages que l'effacement des peuples autochtones et de leur histoire était le péché originel des États-Unis. Les États-Unis, qui se sont développés en pillant les terres amérindiennes et en commettant des crimes odieux contre l'humanité, salissent sans cesse les politiques nationales des autres pays sur la base de mensonges et de fausses informations et calomnient les autres pays pour des motivations inavouables. Comment sont-ils en mesure de le faire ? Face aux âmes de dizaines de millions d'Amérindiens qui ont été persécutés, les politiciens américains qui ont répandu ces rumeurs sentiront toujours le poids de la justice et de la conscience.

China News Service : Le 14 juillet, une navette des employés chinois du chantier de la centrale hydroélectrique de Dasu, dans la province pakistanaise de Khyber Pakhtunkhwa, a explosé, faisant plusieurs victimes chinoises et pakistanaises. Aucune organisation et aucun individu n'a pour le moment revendiqué l'incident. J'ai remarqué que certaines analyses estimaient que cet incident pouvait être lié à l'attentat à la bombe dans un hôtel à Quetta, au Pakistan, le 21 avril dernier, et que les Talibans pouvaient être à son origine. Ces analyses disent que les Talibans ont revendiqué l'attentat terroriste du 21 avril, qui s'est produit alors que l'Ambassadeur de Chine allait arriver à l'hôtel. Mais il semble que ces analyses ont confondu le Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP) et les Talibans afghans. Les analyses ont également mentionné les récentes déclarations amicales faites par les Talibans afghans à l'égard de la Chine, disant que les Talibans jouaient une stratégie de double facette à l'égard de la Chine. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : La Chine suit de très près l'explosion de la navette qui a eu lieu au Pakistan le 14 juillet et condamne fermement cet incident. À l'heure actuelle, le groupe de travail interdépartemental de la Chine travaille d'arrache-pied en coopération avec la partie pakistanaise. Nous croyons que la Chine et le Pakistan pourront certainement trouver la vérité et traduire les auteurs en justice. La Chine continuera de soutenir fermement la partie pakistanaise dans ses efforts visant à lutter contre le terrorisme et de garantir effectivement la sécurité des ressortissants et des institutions chinois au Pakistan.

Votre connaissance sur le TTP et les Talibans afghans est objective, et ils ne sont pas les mêmes. Le TTP, organisation terroriste généralement reconnue par le gouvernement pakistanais et la communauté internationale, a reconnu avoir participé à de nombreux attentats terroristes dont l'explosion dans l'hôtel à Quetta. Les Talibans afghans, quant à eux, se déclarent organisation politique et militaire et ont déclaré publiquement qu'ils interdisaient à toute organisation ou tout individu d'utiliser le territoire afghan pour menacer les autres pays. Ces dernières années, ils ont maintenu le dialogue et le contact avec le gouvernement afghan et la communauté internationale.

Le terrorisme est l'ennemi commun de toute l'humanité. La Chine est prête à travailler avec la communauté internationale pour renforcer la coopération dans la lutte contre le terrorisme et maintenir la paix et la tranquillité dans le monde.

NHK : Les Jeux Olympiques de Tokyo s'ouvriront ce vendredi. La Chine envisage-t-elle d'envoyer un représentant spécial du Président Xi Jinping pour assister à la cérémonie d'ouverture ?

Zhao Lijian : La Chine soutient les efforts du Japon en vue du succès et du bon déroulement des Jeux Olympiques de Tokyo. La Chine a annoncé la liste de la délégation sportive chinoise pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Quant à la question spécifique que vous avez posée, je n'ai aucune information à donner pour le moment.

Global Times : Selon des reportages, en juin dernier, des internautes chinois ont publié une lettre ouverte, appelant l'OMS à enquêter sur le laboratoire de Fort Detrick. Le 17 juillet, des internautes chinois ont publié de nouveau une lettre ouverte, demandant à Global Times de lancer une initiative de cosignature, dans l'espoir de voir davantage de personnes joindre à cet appel à l'OMS afin qu'elle mène une enquête, lors de la prochaine phase de l'étude sur l'origine du nouveau coronavirus, sur Fort Detrick et d'autres laboratoires de virologie américains qui présentent un risque de fuite de virus. Quels sont les commentaires du Ministère des Affaires étrangères là-dessus ?

Zhao Lijian : J'ai remarqué les reportages concernés. Jusqu'à 3 heures de cet après-midi, plus de 750 000 internautes chinois ont cosigné la lettre, appelant à une enquête approfondie sur le laboratoire américain de Fort Detrick afin de révéler la vérité du nouveau coronavirus. En ce moment précis, le nombre de cosignataires augmente rapidement. J'ai également noté que huanqiu.com avait aussi lancé un sondage en ligne pour savoir où doit-on aller en priorité dans la prochaine phase du traçage du virus. Plus de 90 % des personnes interrogées estiment que dans la prochaine étape, on doit se rendre aux États-Unis pour y mener une recherche sur l'origine du virus. Je vous conseille de le lire.

Ces actions prises volontairement par la population et des médias ont en fait soulevé les questions auxquelles la communauté internationale est incapable d'obtenir une réponse depuis longtemps, et dont certains aux États-Unis évitent de parler à tout prix. Nous demandons à la partie américaine de répondre aux questions suivantes : Quel est le lien entre le laboratoire biologique de Fort Detrick et les maladies respiratoires inexpliquées, dont la « maladie pulmonaire liée au vapotage » (EVALI) ? Pourquoi la partie américaine n'a-t-elle pas invité, jusqu'à présent, l'OMS à se rendre aux États-Unis pour mener une enquête approfondie sur Fort Detrick ? Sur la question du traçage du virus, pourquoi des recherches peuvent être menées en Chine, mais pas aux États-Unis ? La partie américaine doit faire preuve de transparence, et répondre à toutes les questions posées et aux préoccupations du monde extérieur.

Ces derniers jours, 54 pays ont envoyé une lettre au Directeur général de l'OMS sur la question du traçage du virus, appelant à respecter la science dans le traçage et à s'opposer à la manipulation politique. Le traçage du virus est un travail scientifique, lequel nécessite des visites et études menées par des scientifiques dans plusieurs endroits dans le monde entier. Tout acte poussé par des intérêts égoïstes et en contradiction avec la science et la vérité, voire allant jusqu'à préconiser un « traçage du virus mené par des services de renseignements », à menacer et à réprimer les experts et les universitaires, ne fera que perturber et saper gravement la coopération internationale antiépidémique, ne fera qu'attiser un fort mécontentement et une opposition résolue de la communauté internationale, et est donc voué à l'échec.

La volonté du peuple est irrésistible, et le cœur du peuple ne doit jamais être trompé. La partie américaine tente de se livrer à des manipulations politiques et de rejeter les responsabilités sur la Chine, ce qui est connu de tous depuis longtemps. La partie américaine doit faire face aux appels du peuple chinois et du reste de la communauté internationale et répondre sans détour à la lettre ouverte et au sondage en ligne.

AFP : Pourriez-vous confirmer si le Ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mahmood Qureshi était à Beijing dimanche dernier pour fournir des informations urgentes ? En ce qui concerne l'explosion d'un bus au Pakistan, pourriez-vous présenter l'évolution de l'enquête menée par le groupe de travail que la Chine a envoyé au Pakistan ?

Zhao Lijian : Concernant votre première question, je n'ai aucune information à publier.

En ce qui concerne votre deuxième question, un groupe de travail interdépartemental mis en place sous l'initiative du Ministère des Affaires étrangères est arrivé à Islamabad à l'aube du 16 juillet. Depuis quelques jours, ce groupe n'a pas perdu une minute pour travailler avec l'Ambassadeur chinois au Pakistan auprès de toutes les parties. Il a encouragé la partie pakistanaise à sauver les blessés, à mener une enquête approfondie sur l'accident et à renforcer la sécurité pour les employés des projets chinois. Le groupe a également rendu visite aux blessés avec de hauts responsables de la partie pakistanaise, présenté des condoléances aux compatriotes disparus dans l'accident, mené une inspection sur place, témoigné de la sympathie au personnel sur le terrain et guidé l'entreprise pour qu'elle intensifie les précautions de sécurité. Son travail est fructueux.

Aux premières heures, la partie pakistanaise a beaucoup travaillé pour la gestion de l'accident, conservé de manière appropriée les corps des victimes, transféré les blessés à temps et leur a offert le meilleur traitement. Dès l'arrivée du groupe de travail, la partie pakistanaise lui a offert son assistance pleine et a exprimé sa volonté de n'épargner aucun effort pour mener l'enquête tout en renforçant les mesures de sécurité pour tous les projets chinois au Pakistan.

En ce qui concerne le progrès de l'enquête, les autorités concernées pakistanaises font tout leur possible pour enquêter sur l'accident et ont fourni des informations préliminaires à la partie chinoise. Les experts des deux parties ont conjointement inspecté les lieux. L'accident est en cours d'enquête.

Vingt-sept ressortissants chinois sont blessés dans cet accident. La partie pakistanaise leur a offert le meilleur traitement médical. Un blessé grave est mis en observation médicale après avoir subi une craniotomie. Les 26 autres blessés sont en convalescence. L'Ambassade de Chine au Pakistan et le groupe de travail interdépartemental au Pakistan sont en train de mener des consultations avec la partie pakistanaise pour traiter de façon appropriée les affaires liées aux corps des 9 victimes.

PTI : Dans votre réponse à une question sur l'explosion d'un bus au Pakistan, vous avez dit que le TTP et les Talibans afghans étaient différents. La Chine doute-t-elle que le TTP soit l'instigateur de cette explosion ?

Zhao Lijian : Comme je l'ai dit tout à l'heure, l'accident est en cours d'enquête. L'instigateur et la nature de cet accident n'ont pas encore été déterminés. Aucune conclusion du genre n'a été dégagée.

Prasar Bharati : Toujours une question sur l'exposition d'un bus au Pakistan. Peu après cette exposition, la fille de l'Ambassadeur afghan au Pakistan a été enlevée, ce qui a mis en relief le fait que les activités terroristes faisaient rage au Pakistan. La Chine s'inquiète-t-elle des risques liés aux investissements au Pakistan et de la sécurité des ressortissants chinois ? La deuxième question, la société chinoise a suspendu la participation des employés pakistanais aux travaux de la centrale hydroélectrique de Dasu, est-ce lié aux soupçons sur les liens entre ceux-ci et cette attaque terroriste ?

Zhao Lijian : La Chine a déjà expliqué à plusieurs reprises sa position sur les relations sino-pakistanaises et la construction du Corridor économique Chine-Pakistan (CECP). Cet incident est un cas isolé. Nous sommes convaincus que le Pakistan est tout à fait capable d'assurer la sécurité des ressortissants et des biens chinois au Pakistan.

Concernant le fait que la fille de l'Ambassadeur afghan au Pakistan a été enlevée au Pakistan par des inconnus, nous condamnons fortement cet acte d'enlèvement de la fille de l'Ambassadeur afghan au Pakistan et espérons que la victime se rétablira promptement. Nous croyons que les criminels concernés seront traduits en justice dans les plus brefs délais.

Sur la deuxième question, la situation que vous avez mentionnée n'existe pas. Au jour de l'attaque de la navette de la centrale hydroélectrique de Dasu, les travaux sur le site ont été suspendus pour concentrer les efforts sur la gestion de l'urgence tels que le sauvetage des blessés et le traitement des affaires de suivi liées aux victimes. Dans le même temps, une enquête intégrale sur les risques de sécurité a été menée et les mesures de sécurité pour le projet ont été renforcées. Le projet reprendra de manière ordonnée dès que les conditions seront réunies.

À notre connaissance, les contrats de travail des employés pakistanais du projet n'ont pas été résiliés et ils restent engagés à leur poste. Un porte-parole du Ministère pakistanais des Affaires étrangères a également clarifié cette situation dans sa déclaration publiée le 18 juillet, et a réaffirmé que le Pakistan et la Chine continueraient de s'engager dans l'achèvement de la centrale hydroélectrique de Dasu et d'autres projets de coopération bilatérale.

De nombreuses personnes pensent à tort que la centrale hydroélectrique de Dasu est un projet s'inscrivant dans le cadre du CECP. Je peux également clarifier ici qu'il ne s'agit pas d'un projet dans le cadre du CECP, il est seulement un projet de la coopération économique sino-pakistanaise.

PTI : Lors de sa visite à Douchanbé, le Conseiller d'État et Ministre des affaires étrangères Wang Yi a exhorté les Talibans à honorer leur engagement de couper les liens avec les organisations terroristes internationales. Vous venez également de mentionner que les Talibans afghans ont déclaré publiquement qu'ils interdisaient à toute organisation ou tout individu d'utiliser le territoire afghan pour menacer les autres pays. D'après la Chine, les Talibans afghans peuvent-ils tenir leur promesse ? Parviendront-ils à couper les liens avec le TTP et le « Mouvement islamique du Turkestan oriental » ?

Zhao Lijian : Le Conseiller d'État Wang Yi a pleinement exposé la position de la Chine dans ses remarques concernées.

Recommander à   
  Imprimer
Consulat Général de la République Populaire de Chine à Marseille Tous droits réservés